D’un air instable ? – Laurent Bigot

Dans la pénombre, on distingue des bouteilles.
Elles habitent l’espace, telles des personnages.
De plastique, de verre.
De ce paysage nocturne proviennent des sons, indices de vie.
L’oeil s’habitue, attrape des mouvements.
Des bouteilles oscillent, se dandinent.
D’autres roulent, se recroquevillent.
Les sons s’assemblent, s’agencent, deviennent musique.
D’étranges formes semblent sortir du sol, lombrics translucides
qui se frayent un chemin.
D’un air instable se situe quelque part entre l’instrument à vent,
le dispositif sonore et un théâtre d’objet sans histoire.
Des bouteilles de verre, de plastique, des canettes en métal, des
baudruches, des tuyaux.
Deux compresseurs, quelques micros.
Une table de mixage avec 24 petits robinets en guise de potentiomètres.
Les objets sont les principaux protagonistes du spectacle.
Alors qu’on les pensait laissés pour compte, promis au rebut, ils prennent peu à peu vie.
De par leurs mouvements, ils font des sons. Ces sons vont s’articuler de manière musicale.
On s’apercevra peu à peu que l’architecture sonore mène la danse.